« Je me rendais tous les jours sur ce terrain abandonné après l’école », dit-il. « Il n’y avait ni entraîneur, ni équipement moderne, même pas de filet. Mais j’ai senti que ce jeu avait quelque chose de magique. »
Passer de ces débuts modestes au niveau professionnel n’a pas été facile. « Au Liban, le football est le sport numéro un », dit-il en riant. « Je devais expliquer à tout le monde que le tennis pouvait aussi être une carrière. » Les défis étaient nombreux : manque d’entraîneurs, difficultés de déplacement pour participer à des tournois, absence de soutien financier. Mais la détermination de Hadi et son amour pour ce sport l’ont toujours poussé à avancer.
« Il y a eu des jours où je me sentais découragé », confie-t-il. « Et à chaque fois que j’étais près d’abandonner, je repensais à ce petit garçon qui jouait seul sur ce terrain désert. Je lui devais de continuer. » Et le destin l’a récompensé. Lors de l’Open d’Australie 2025, Hadi a affronté le 65e joueur mondial, le Chinois Bu Yan Shaokit. « Quand je suis entré sur le court, j’ai ressenti le poids de la responsabilité. Je ne jouais pas seulement pour moi, mais pour chaque enfant libanais qui rêve de devenir joueur de tennis. » À la fin du match, il est devenu le premier joueur libanais à se qualifier pour le deuxième tour d’un tournoi du Grand Chelem. Il commente : « Je ne peux pas décrire ce que j’ai ressenti. J’entendais les encouragements des supporters libanais dans les tribunes, et je me suis dit que tous les sacrifices valaient bien ce moment. »
Pour Hadi, cette qualification n’est que « le début ». Il déclare : « Je veux être un modèle pour la jeunesse arabe, et prouver que nous pouvons rivaliser au plus haut niveau. » En dehors du court, Hadi rêve de créer une académie de tennis au Liban. « Je veux offrir aux enfants les opportunités que je n’ai pas eues, et bâtir une nouvelle génération de champions. »
Il adresse un message à la jeunesse : « N’attendez pas les conditions idéales. Commencez là où vous êtes, avec ce que vous avez. J’ai commencé à jouer avec une raquette rouillée et une balle usée sur un terrain abandonné. »
Quand Hadi retourne dans son village de Mtayleb, il visite ce vieux terrain où tout a commencé. « Je me tiens là, et j’imagine les enfants qui viendront après moi, porteurs de rêves encore plus grands, et conscients que l’impossible peut devenir possible. » Hadi n’a pas seulement brisé les barrières, il a insufflé de l’espoir à toute une génération. Son histoire a commencé par un petit rêve, beaucoup d’amour et une grande détermination. Les grandes réussites ne sont-elles pas souvent le prolongement des rêves d’enfants qui ont refusé d’abandonner ?