“Mr. Falafel” soigne les blessures des enfants par le théâtre

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Posté sur août 01 2025 par Nour Marzouk, Journaliste 4 minutes de lecture
“Mr. Falafel” soigne les blessures des enfants par le théâtre
Ils nous attendaient chaque jeudi avec impatience, pour venir jouer au jeu de l’oignon et du foulard, dans les centres d’hébergement pendant la guerre qui a frappé le Liban l’an dernier. J’ai décidé de jouer mon rôle en tant qu’artiste — de répandre la paix, de rassurer et d’apporter un soutien psychologique aux enfants. Surtout après l’arrêt des théâtres au Liban et l’impact important de la guerre sur le monde artistique. C’était difficile. Il fallait que je sois fort, à la fois personnellement et psychologiquement, alors que j’étais moi-même affecté par la guerre.

"Mr. Falafel", comme l'appellent les enfants de la guerre — Ahmad Al-Masri (23 ans) —, explique que le choix de ce surnom a permis de briser la barrière entre lui et les enfants, qui ont appris à le connaître et à devenir ses amis. Il est devenu leur ami, pas seulement leur animateur.

Si je ne donne rien à mon pays et à mon peuple pendant la guerre, alors quand viendra mon tour ?, dit Ahmad. Pendant les jours difficiles au Liban, il a ressenti un besoin fort de contribuer par le théâtre et l’art. J’ai senti qu’en tant qu’artiste, je devais faire quelque chose pour les gens — alléger le poids de la guerre et incarner, à travers le théâtre, la réalité douloureuse que vivent les personnes déplacées de force.

Ahmad a organisé de nombreuses activités pour les enfants dans les centres de déplacement : théâtre, fabrication de marionnettes et de masques, danse, chant, etc. Il a également présenté des spectacles de théâtre de reconstitution ou Playback theater — une forme de théâtre narratif thérapeutique. C’est exactement ce dont nous avions besoin pendant la guerre. Ce genre de théâtre permet aux gens de se connecter à leurs émotions et d’exprimer ce qu’ils ressentent — ce qui les aide à libérer leur énergie négative. C’est une sorte de thérapie de groupe.

Dans son enfance, Ahmad a été influencé par l’acteur indien Hrithik Roshan et rêvait de devenir une star de Bollywood comme lui. Il ne savait pas encore que son avenir serait lié à l’art, même s’il montrait déjà un intérêt pour les arts et la musique. Il avait acheté une guitare qu’il offrit plus tard à un membre de sa famille. Cette passion l’a conduit à s’inscrire à l’Université libanaise pour étudier le théâtre, où il a développé son talent et acquis des compétences artistiques et académiques. C’est là que son parcours dans le monde du spectacle a commencé.

Son premier spectacle à l’université, intitulé Ta’arafu (Faisons connaissance), était une performance dansée et musicale qui a connu un grand succès et lui a ouvert des portes. Depuis, il a joué dans de nombreux théâtres et festivals au Liban.

Aujourd’hui, Ahmad cherche à construire une identité théâtrale propre, allant du jeu d’acteur à la danse contemporaine, dans une quête de découverte continue. Il affirme que l’art n’est pas une forme fermée, c’est une expérience, une connaissance, une science et un développement personnel.

Cependant, il fait face à plusieurs défis. En général, ce sont les personnes connues qui sont choisies pour les rôles, ce qui empêche la découverte de nouveaux talents et détourne l’attention de la véritable valeur artistique. En tant que jeunes diplômés talentueux, nous avons les compétences pour jouer des rôles principaux, mais nous sommes souvent relégués à des rôles mineurs. Il évoque aussi la domination des maisons de production qui monopolisent les projets avec les mêmes célébrités. Enfin, les faibles rémunérations rendent presque impossible toute concurrence entre les jeunes acteurs diplômés.

Malgré son jeune âge, Ahmad a déjà remporté plusieurs prix depuis ses débuts au théâtre. Il aspire à laisser son empreinte dans ce domaine et à influencer la société de manière positive.

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