Hicham Najdi présente Tyr telle qu’il la voit… Une ville de paix

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Posté 13 heures depuis par Fatima Khater 5 minutes de lecture
Hicham Najdi présente Tyr telle qu’il la voit… Une ville de paix
Dans un pays en proie à des crises et dominé par des stéréotypes négatifs, Hicham Najdi insiste sur le fait que le Liban a un autre visage qui mérite d’être raconté. Un visage qui ne se capture pas avec un objectif passager, mais qui se construit avec passion. « Mon message est de montrer la plus belle image du Liban, à un moment où son image est déformée », affirme le jeune homme, qui n’a pas attendu de soutien officiel ni de financement extérieur, mais est parti de lui-même, convaincu que l’image peut faire la différence, et que l’appartenance peut devenir un véritable projet national.

Il y a dix-sept ans, Hicham a commencé son parcours depuis sa ville de Tyr. Grâce aux réseaux sociaux, il a réussi à présenter la ville dans toute sa réalité, calme et authentique. Il a créé la « Page officielle de Tyr » pour montrer la ville sous un nouveau jour. Il a refusé de transformer sa page en espace publicitaire, malgré les nombreuses demandes. Pour lui, le tourisme est une responsabilité culturelle, et Tyr mérite d’être mise en valeur, non exploitée. Hicham voulait changer la perception répandue de Tyr comme simple destination balnéaire estivale. Sur ses pages, on trouve les vieux quartiers, les marchés populaires, les mosquées et églises voisines, et le port historique qui continue de raconter les histoires des générations.

« Tyr n’est pas seulement la mer ; c’est une ville d’histoire, de culture et de coexistence », dit Hicham. Il considère cette diversité religieuse et sociale, visible autant sur le rivage que dans les ruelles, comme une force et une base pour bâtir une image ouverte et pacifique de la ville.

En 2019, en plein hiver, il a lancé la campagne « Liban vers Tyr », pour affirmer que la ville ne se limite pas au tourisme saisonnier, mais peut être une destination en toute saison. Le message était plus fort que le moment choisi : Tyr n’est pas qu’une plage, c’est une ville vivante toute l’année. Il voulait redessiner le paysage sous un autre angle, pour montrer que les vieux quartiers, les ruelles entrelacées, et l’esprit d’ouverture issus de l’histoire et de la diversité de la ville méritent d’être découverts tout au long de l’année. Plutôt que le marketing classique, il s’est appuyé sur l’histoire, l’image et le contact direct avec les gens.

Malgré l’absence de soutien institutionnel, le projet a avancé par la seule force de sa passion, et sa confiance dans sa ville et ses habitants. En contactant directement les hôteliers, restaurateurs et responsables de complexes touristiques, il a commencé à recueillir des données simples, ce qui a entraîné une augmentation du nombre de visiteurs et une dynamique économique locale.

La campagne « Liban vers Tyr » n’était pas qu’une initiative, mais une contribution silencieuse à la création d’un récit local alternatif, qui relie les gens au lieu. Dans cette ville, le tourisme, tel que l’imagine Hicham, devient un espace de rapprochement humain malgré les différences, et un pont vers la paix.

Pour lui, chaque visite guidée à Tyr est une occasion de briser les préjugés et de construire des relations humaines sincères. Il affirme que le tourisme, lorsqu’il est promu avec authenticité, peut être un outil de construction de la paix. Cette paix, selon lui, n’est pas l’apanage des politiciens : elle peut être construite par un guide racontant l’histoire de pêcheurs partageant le port, au-delà de leurs appartenances. Montrer Tyr comme une ville qui accueille tout le monde, quelle que soit la religion ou l’origine, est en soi une contribution à la promotion de la culture du vivre-ensemble. Il ajoute : « Quand un visiteur voit cette diversité réelle, il comprend que le Liban n’est pas seulement un pays de conflits, mais aussi un pays de vie partagée ».

Malgré tous les défis, Hicham n’a pas perdu sa passion. Au contraire, il affirme que l’enthousiasme est intact, mais que la responsabilité a grandi. « Les gens suivent, attendent, et chaque retard dans la publication d’une nouvelle s’accompagne d’un : Hicham, tu as mis du temps. Cela double mon engagement. » Hicham publie presque quotidiennement des mises à jour, et partage via des groupes WhatsApp un résumé de l’actualité de la ville.

« C’est ma ville », résume-t-il en deux mots la raison pour laquelle il continue malgré les difficultés. Il affirme que ce travail, commencé par passion individuelle, est devenu une responsabilité collective. L’impact de cet engagement se reflète dans les réactions des visiteurs, dont la perception de Tyr a changé après l’avoir découverte à travers des publications indépendantes de toute entité politique, et montrant la réalité avec les yeux de quelqu’un qui aime sincèrement l’endroit.

Sur Facebook, il compte plus de 150 000 abonnés, plus de 300 000 sur Instagram, et plus de 200 000 sur TikTok. Des chiffres qu’il n’utilise pas à des fins publicitaires, mais pour construire un récit qui protège le lieu et le présente comme il mérite d’être vu.

Hicham ne cache pas son ambition de se présenter un jour aux élections législatives ou municipales. Il se voit comme une personne ayant une vision et les capacités pour servir les gens dans un cadre officiel, après avoir servi sa ville pendant 17 ans de manière indépendante. La politique, à ses yeux, n’est pas une fin en soi, mais un moyen de renforcer le travail local dans un cadre institutionnel plus large.

Il affirme que le projet n’est pas terminé, mais en constante évolution. Il travaille actuellement à lancer une nouvelle initiative touristique en partenariat avec la municipalité de Tyr, le ministère du Tourisme et Istirahat Sour, en attendant les financements nécessaires. « Il nous reste encore tant à montrer… et tant à construire », conclut-il.

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