Un monde en mutation, un Liban en métamorphose Le retour indispensable à un mode de vie durable

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Posté sur déc. 09 2020 par Rana El Zein, Chargée de cours et chercheuse à l'Université Saint-Joseph - Consultante en écologie 5 minutes de lecture
Un monde en mutation, un Liban en métamorphose  Le retour indispensable à un mode de vie durable
© Michel Sayegh / L'Orient-Le Jour Archives
La pandémie de Covid-19 s’est transformée en une prise de conscience à l’échelle mondiale. Au milieu du XXIe siècle, nous avons été contraints de reconsidérer nos modes de vie et nos choix. Notre illusion de contrôler la nature s’est effondrée par un virus de quelques nanomètres. Nous avons été contraints à des bouclages qui ont ralenti notre rythme, octroyant à la Terre un peu de temps pour respirer. Heureusement, nous avons assisté à une diminution significative des niveaux de pollution et de bruit. Nous avons vu des plantes et des animaux s’aventurer dans des endroits qui leur étaient interdits, en raison d’une occupation humaine imposante et menaçante. C’est là que réside notre chance de nous réconcilier avec la nature.

La pandémie de Covid-19 s’est transformée en une prise de conscience à l’échelle mondiale. Au milieu du XXIe siècle, nous avons été contraints de reconsidérer nos modes de vie et nos choix. Notre illusion de contrôler la nature s’est effondrée par un virus de quelques nanomètres. Nous avons été contraints à des bouclages qui ont ralenti notre rythme, octroyant à la Terre un peu de temps pour respirer. Heureusement, nous avons assisté à une diminution significative des niveaux de pollution et de bruit. Nous avons vu des plantes et des animaux s’aventurer dans des endroits qui leur étaient interdits, en raison d’une occupation humaine imposante et menaçante. C’est là que réside notre chance de nous réconcilier avec la nature.

Tout en essayant de faire face aux répercussions de la pandémie de Covid-19, le Liban est également confronté à un effondrement économique sans précédent, rendant le défi encore plus difficile à relever. Pour se redresser, le Liban doit penser à le faire de façon durable. L’ancien mode de consommation s’est avéré non viable économiquement, socialement et écologiquement. Ainsi, nous devons abandonner nos anciens comportements de production et de consommation et opter pour un mode de vie durable.

Nous devons l’admettre : le développement durable n’est plus un privilège ou une « tendance » limitée à certains individus soucieux de l’environnement. Aujourd’hui, plus que jamais, le développement durable est notre seule stratégie de survie collective.

Néanmoins, il y a de l’espoir dans cette épreuve. Le développement durable n’est ni coûteux ni compliqué. Au niveau individuel, il s’agit d’adopter un mode de vie minimaliste et fonctionnel, de consommer de manière responsable et locale autant que possible, de reconsidérer nos priorités et nos « besoins », d’adopter de nouvelles habitudes durables et d’abandonner le « vieux » mode de vie de consommation extravagant, intégrant ainsi un nouveau rythme de vie, plus en harmonie avec la nature.

Au niveau collectif, nous devons définir une stratégie pour notre ascension sociale et économique de manière à atteindre les objectifs suivants :

– Produire localement pour réduire les importations tout en valorisant les ressources locales et en créant des emplois.

– Promouvoir l’artisanat traditionnel (que nous avons abandonné) en utilisant les produits naturels disponibles.

– Décentraliser les entreprises et les institutions pour favoriser l’essor socio-économique et autonomiser les provinces et les régions éloignées.

– Autonomiser et moderniser le secteur industriel tout en mettant en œuvre des technologies durables et une production propre.

– Adopter des pratiques et politiques agricoles durables pour sauvegarder nos ressources environnementales tout en assurant la sécurité alimentaire.

– Réduire notre boulimie de consommation (exemple : emballages inutiles, produits accessoires, etc.) pour réduire la production de déchets par habitant.

– Mettre en œuvre des stratégies de recyclage et de réutilisation du niveau le plus bas (ménages) au plus élevé (comme les entreprises et les institutions).

– Investir dans les transports publics pour réduire la pollution et le bruit, tout en rendant le secteur des transports efficace et respectueux de l’environnement.

– Effectuer une transition énergétique vers les énergies vertes et renouvelables.

– Mettre en œuvre un urbanisme écologique pour métamorphoser les zones urbaines en « villes vertes et respirantes », réduisant la pollution et améliorant le cadre de vie de plus de 80 % de la population libanaise.

– Reconsidérer les éléments fondateurs de l’habitat (surfaces, consommation d’énergie, isolation, matériaux, etc.) et du secteur immobilier pour préserver ce qui reste des paysages.

– Conserver et valoriser le patrimoine naturel en tant que pilier indivisible du plan de relance durable du pays.

– Augmenter les surfaces vertes grâce à des pratiques de boisement, de reforestation et d’agroforesterie pour lutter contre le changement climatique et la dégradation de l’environnement.

– Faire de l’éducation environnementale une priorité pour élever une nouvelle génération d’écocitoyens dotée d’un fort sentiment d’appartenance et d’une authentique conscience environnementale, ce qui est vital pour le changement révolutionnaire que nous recherchons pour notre nation.

L’histoire du Liban est marquée par un long record de chutes et d’ascensions remontant à 12 000 ans, lorsque les premières civilisations du monde se sont installées au Levant. D’où sa réputation de renaître de ses cendres à plusieurs reprises, prouvant qu’il est inépuisable et infaillible.

Cette histoire tumultueuse, cependant, a été impitoyable envers ce « petit coin de paradis » et ses ressources naturelles qui sont des atouts inestimables. Notre symbole le plus précieux, le cèdre, est par exemple un témoin vivant du plus ancien héritage de destruction « environnementale » de l’histoire de la civilisation. Dans son livre Le Liban : une histoire et un journal (1860), David Urquhart décrit la transformation infligée au paysage par les habitants successifs du Liban par ce qui suit : « Ailleurs, l’homme a cultivé la terre, au Liban, il l’a faite ou plutôt défaite ».

Aujourd’hui, plus que jamais, il est temps de refaire le Liban.

Alors oui, nous nous relèverons, mais nous devons « nous relever de manière durable ! ».

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déc. 2020
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