Initiatives individuelles : Pour l’amélioration du développement local et la consolidation de la paix au Liban

salam wa kalam website logo
trending Tendance
Posté sur août 04 2023 par Farah Mansour, Journaliste 11 minutes de lecture
Initiatives individuelles : Pour l’amélioration du développement local et la consolidation de la paix au Liban

Du milieu de la dernière décennie jusqu’à l’effondrement économique, à cause du coronavirus et de l’explosion du port de Beyrouth le 4 août, le secteur public s’est écrasé et les institutions étatiques se sont écroulées ainsi que la livre libanaise dévalorisée par rapport au dollar américain. Le chômage est répandu pendant de nombreux mois. Progressivement, les libanais essayent de trouver des solutions rapides pour surmonter la crise en se basant sur leurs capacités autonomes. Cette affaire conduit à l’expansion du secteur privé qui se constitue du travail indépendant et des initiatives individuelles. Par conséquent,  le système économique brise le blocage écrasant, pendant qu’il y a une croissance économique et une baisse de chômage.
Les initiatives individuelles et les petites entreprises commencent à progresser durant les dernières années, notamment dans les régions côtières et montagneuses qui sont loin de la capitale Beyrouth. Dans ce rapport, nous allons traiter des initiatives écologiques  et individuelles qui ont permis aux parties prenantes d’améliorer leurs capacités, pour faire face à la crise économique qui a envahi  le Liban, pour faire répandre le développement local et faire renforcer le principe de la solidarité entre les individus.

Le recyclage des déchets

Il faut souligner que certains projets ont contribué à réduire la pollution et sauvegarder l’environnement. Le projet de Salim est l’un de ces projets. Depuis 9 ans, son bébé, « Daniel »  est né. Il s’est rendu compte par la suite que son fils souffre d’une anomalie cardiaque congénitale à cause de la pollution et des odeurs provenant de l’incinération des déchets.

Depuis ce temps-là, il a consacré sa vie pour sauvegarder l’environnement pour que les enfants ne souffrent pas de maladies, et les familles évitent que leurs enfants souffrent des anomalies congénitales provenant de la pollution. 

Il a lancé une initiative individuelle visant exclusivement à sauvegarder l’environnement. L’initiative est un projet qui a mis l’accent sur la sensibilisation des personnes aux méthodes adéquates pour stocker les déchets à la maison. Il leur a expliqué l’importance de classifier les matières utilisées en matières solides (c.à.d. plastique, verre, carton et nylon) et en matières organiques (c.à.d. les restes).

Pendant une courte période et en raison de l’importance de ce projet, Salim a réussi à le financer en collaboration avec des organisations internationales qui croient à l’importance de traiter de telles idées dans la société libanaise. Les organisations lui ont donné des grandes quantités de sac de jute à être distribuées aux foyers du village, afin de les utiliser dans le processus de stockage. La mission de Salim commence à partir de ce point. Il visite quotidiennement les villages voisins, collecte les sacs à déchets stockés dans les maisons des citoyens et puis il les stocke de nouveau adéquatement dans son terrain à Sarafand. Sa mission se termine une fois qu’il vend les plastiques provenant de ces déchets.      

Pour faciliter son activité et inciter les citoyens, il a mis plus de 1000 conteneurs à déchets dans la région de Sarafand. Son initiative ne se limite pas au village de Sarafand, mais elle s’étend aux différentes régions du Sud-Liban y compris : Adloun, Tefahta, Qaaqaaiyet El Sanoubar, El Bissariye, et El Ghassaniyeh, entre autres. Son initiative a été répandu dans plus de 10 villages du sud, c.à.d. plus de 2000 foyers du Sud-Liban. Les personnes sont responsables de trier les éléments non-recyclables et les mettre dans des sacs de jute ou conteneurs. Salim va ensuite les recycler avant d’atteindre la dernière phase de ce projet, c.à.d. la vente de plastique aux usines. Par conséquent, Salim a réussi à assurer son salaire mensuel de ce projet. 

La transformation du verre en œuvres d’art

Dans le village d’Anssar, au sud, en particulier, la jeune fille Mariam a lancé son projet, qui vise à transformer le verre en formes distinctives en utilisant des couleurs, des bois et de la cire au lieu de jeter le verre dans les décharges pour s’en débarrasser. L’objectif de ce projet est de transformer les pièces de verre en plusieurs formes uniques pour les garder à la maison, dans une tentative de sauvegarder l’environnement, surtout que le verre est une matérielle difficile à recycler et peut provoquer un incendie, au cas où il a été jeté  aléatoirement dans la forêt et les terrains boisés. L’idée de ce projet est apparue en 2015 durant la crise des déchets qui a déferlé sur le Liban. La jeune fille Mariam a essayé de trouver des solutions rapides pour remédier cette crise. Elle a décidé de commencer par elle-même et contribuer à résoudre ce problème. Elle a décidé de commencer un projet qui peut réduire la pollution, même dans un petit pourcentage, surtout qu’elle ne tolérait pas voir les déchets largement répandus dans les rues de son village. 

Durant une courte période, elle a effectué des tests sur le verre avant de le nommer MARAZAL. Ce nom signifie les bons souvenirs, moments et temps. Mariam, dont son prénom est Assi, collecte les bouteilles en verre vides et les décore ensuite pour en faire des œuvres d’art colorées et gardées dans les maisons.  Cette étape est suffisant pour  réduire le fait de jeter les bouteilles en verre aléatoirement ou dans des décharges pour s’en débarrasser. Quand on a parlé avec Mariam, elle nous a expliqué les raisons qui justifient le choix du nom MARAZAL. C’est grâce à son attention sur les beaux et  uniques moments ressentis par quelqu’un en buvant sa boisson préférée avec son ami (e) ou partenaire. MAR est le nom de propriétaire du projet, Mariam. AZAL est les beaux moments qui durent pour toujours. 

Son projet a connu une très grande croissance dans toute la région, ce qu’elle  a conduit  à  apprendre les méthodes de dissolution de la cire afin de l’utiliser pour ce projet, en complément d’utiliser les  bois de récupération. Ensuite, elle collecte les matières qui ont été  préparées à être détruits et  les réutilise  dans son projet. Cette initiative est commencée comme un loisir, mais elle se transforme en une belle profession qui soutient Mariam, après avoir arrêté son travail dans le graphisme à cause de coronavirus et de la crise économique. 

«Le caoutchouc pétrolier »      

La troisième initiative est lancée par un jeune homme Ahmad, qui a commencé son projet par  l’importance de sauvegarder l’environnement et ne pas brûler les pneus sur les routes en raison de ses risques liés à la pollution de l’air. L’idée principale est de recycler le caoutchouc de pneus qui est impropre à la consommation ou à l’utilisation, à travers des nouvelles méthodes à l’intérieur de son usine qu’il possède avec quelques associés, au lieu de brûler ces pneus pendant les manifestations et les réclamations. En conséquence, les pneus sont recyclés et à partir desquels sont extraits les petits granules, qui sont utilisés pour les terrains de jeux et la production de tapis des salles de sport. 

Selon Ahmad, les pneus sont en acier et en lin. L’acier est extrait des pneus en utilisant plusieurs équipements industriels disponibles à l’intérieur de l’usine dans la région de Joun. A ce stade, Ahmad coopère avec ses amis à fin de réaliser ce projet. Les pneus sont placés dans des équipements spéciaux pour séparer le lin de caoutchouc et d’acier. Le caoutchouc ensuite se transforme en  petits granules utilisés dans la production des gazons synthétiques des terrains de sport et les tapis utilisés dans les salles de sports et les maisons.    

Pendant les dernières années, Ahmad a pu équiper plus de 200 terrains de jeux scolaires et vendre les granules en caoutchouc aux usines qui les importaient à l’étranger, à titre d’exemple  l’Inde et le Viêtnam.

En plus, il a réussi à équiper plusieurs salles des clubs sportifs et certaines fermes de vaches. Cette idée a connu un grand succès, surtout qu’un grand groupe des personnes ont été convaincus de l’importance de donner le caoutchouc des pneus au lieu de les brûler lors de manifestations, ce qui conduit aux maladies cancéreuses mortelles et à la pollution de l’air.  Il a aussi réussi à convaincre certaines personnes de vendre les pneus utilisés pour une somme d’argent symbolique, à condition que ces pneus ne se soient pas brûler sur les routes.

Ahmad va ensuite recycler ces pneus. Il est important de noter que certaines associations se mettent d’accord avec lui pour donner en permanence leurs anciens pneus. Ils visent à encourager l’importance de réutiliser ces pneus de plusieurs façons et à éviter de les brûler sur les routes.  Cette question conduit à recycler plus des pneus et vendre des grandes quantités de caoutchouc aux usines.

L’importance des associations environnementales 

Dans le même contexte, Ayman Dandach, un consultant à l’organisation non gouvernementale, Lebanon Eco Movement (LEM), dit que les associations environnementales ont récemment remarqué  que les initiatives individuelles ont beaucoup répandu dans toutes les régions libanaises, notamment après l’aggravation de la crise économique. Selon lui, après la crise économique et le coronavirus, les citoyens essayent de trouver d’autres emplois qui peuvent être suffisants pour répondre à leurs besoins mensuels à cause du taux de chômage élevé. La meilleure solution était de recourir aux petits projets qui ont été caractérisés d’une part par leur impact positif sur l’environnement  et d’autre part par leur capacité à verser de l’argent en dollar américain pour les propriétaires  de ces projets.  

En plus, LEM soutient ces projets et incite les membres à les continuer. LEM a également constaté  une série de projets pour lesquels l’expérience des propriétaires doit être distinctive et basée sur l’innovation. Parmi ces projets, on peut citer l’initiative  de stocker les déchets à la maison et de leur vendre, ainsi que la collecte des matières solides comme le plastique, le cuivre et le carton et la vente de ces matières aux usines appropriés en dollars américains. Cela s’ajoute aux initiatives qui se basent sur la collecte des déchets ou les matières non organiques pour les réutiliser de nouvelles manières. L’économie circulaire a été influencée directement et positivement. L’économie circulaire signifie l’utilisation de matières à plusieurs reprises avant de les transférer aux décharges pour la destruction ou l’élimination.

Ces initiatives ont contribué sans aucun doute à réduire le flux de ces matières vers les conteneurs ou les décharges  pour être brûlés comme dans le passé. Dandach a montré le rôle important de LEM et des associations environnementales en matière de la sensibilisation environnementale. Les deux ont pu organiser plusieurs compagnes de sensibilisation dans toutes les régions libanaises  pour permettre aux citoyens d’adopter des nouveaux modes de vie, reposant sur le fait de prendre soin de l’environnement et préserver les ressources naturelles. 

Le renforcement de la croissance économique

L’expert économique Dr. Mahmmoud Jebai dit que ces initiatives ont contribué à renforcer la croissance économique. La croissance économique brise le blocage qui a submergé depuis le début de la crise économique en 2019, en raison de la dévalorisation de la livre libanaise par rapport au dollar américain, surtout que la crise de 2019 conduit à un taux de chômage élevé par exemple un groupe de citoyens a perdu leurs emplois. C’est pourquoi, ils se sont orientés vers le travail indépendant et les projets individuels qui leurs permettent d’assurer leur revenu mensuel en dollar américain ou son équivalent en livre libanaise.   

Selon Jebai, en 2019-2020 la crise économique avait  des nombreuses conséquences négatives qui ont affecté les professions libanaises. Toutefois, cette crise entraîne à créer certaines activités et projets individuels qui brisent le blocage de l’économie et renforce le développement local dans plusieurs régions.  

Il a aussi remarqué que ces initiatives ont été évidemment  répandues dans les zones rurales et les régions du Sud, du Nord et de la Bekaa. Certaines personnes ont travaillé comme tailleur alors que d’autres ont choisi de préparer et vendre la nourriture faite maison, parallèlement à l’orientation vers le tricot et l’artisanat parmi d’autres professions qui ont aidé à améliorer  les conditions de vie de ce groupe des citoyens, surtout que plusieurs projets ont un impact positif sur l’environnement et la croissance économique, comme le recyclage de déchets et les vendre en échange d’argent. Telles initiatives ont été particulièrement répandues dans plusieurs régions du sud-Liban. 

Jebai a souligné que l’économie a commencé à croître après que ces initiatives sont répandues dans toutes les régions à travers l’achat et la vente entre les citoyens, reposant sur des transactions en dollars américains ou leur équivalent en livres libanaises, surtout que la diffusion de ces initiatives a conduit à une augmentation du nombre d’individus et de familles qui ont bénéficié de leurs revenus mensuel. Par conséquent, le chômage a été inférieur, bien que ces groupes améliorent leurs vies.       
A+
A-
share
Les plus vues ce mois-ci
avril 25, 2024 par Zahraa Ayyad, Journaliste
avril 25, 2024
par Zahraa Ayyad, Journaliste
avril 08, 2024 par Rahaf Abu Hassan, Journaliste
avril 08, 2024
par Rahaf Abu Hassan, Journaliste
Charger plus