Entre le déficit et la prospérité, certaines municipalités font face à la crise tandis que d’autres la surmontent… l’approvisionnement en énergie est à la pointe des aides

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Posté sur août 04 2023 par Farah Nassour, Journaliste 8 minutes de lecture
Entre le déficit et la prospérité, certaines municipalités font face à la crise tandis que d’autres la surmontent… l’approvisionnement en énergie est à la pointe des aides

Au milieu de la crise économique au Liban depuis 2019, les municipalités souffraient des conditions complexes qui les empêchaient de compléter leurs activités municipales  de développement. Par conséquent, cette question se retrouve dans les petits enjeux  quotidiens qui n’existent pas dans un grand nombre de villages.  Pendant que les municipalités font face à plusieurs défis, elles ont recouru aux associations locales et organisations internationales, comme avant la crise, afin d’obtenir des aides autant que possible, parallèlement à certaines petites initiatives adoptées par les habitants de certains villages à l’égard de leurs villages, en coopération avec leurs municipalités, alors que d’autres municipalités luttent pour survivre.   L'assistance et la coopération avec les municipalités se concentrent principalement sur  l'énergie bien que l’approvisionnement en énergie et en eau soit  le plus gros problème dans le cadre de la crise actuelle.

Hassan Dbouk, le président de l'union des municipalités de Tyr assure, en décrivant la situation actuelle de la municipalité : « on est sur la voie de la faillite ». Tous les revenus de l'union n'arrivent pas à effectuer un quart des projets de développement.

Attendu qu'il existe trois sources de financement pour la municipalité, y compris les fonds de la caisse autonome des municipalités, les impôts directs recueillis auprès des habitants par la municipalité et les impôts versés à la municipalité par l'autorité de régulation de l'eau, de l'électricité et des communications, elles sont toutes arrêtées et les employés de la municipalité ne viennent pas au travail à cause de l'effondrement de la valeur des salaires. 

Dans le but d'augmenter les ressources, l'union a augmenté les impôts sur les personnes comme un moyen de lutte pour survivre, selon Dbouk.

Toutefois, cet effort a été compromis par l'augmentation du salaire minimum et de la prime de transport. En terme de transferts des expatriés et de dons effectués par certains habitants du village dans le Caza de Tyr comme une ressource additionnelle pour la municipalité, Dbouk dit que les contributions s'inscrivent dans le cadre des évènements spécifiques et du besoin d’un sens social.  Les transferts des expatriés soutiennent directement les habitants du village et ne passent pas par la municipalité, dit-il. Il ajoute que certains projets se poursuivent actuellement avec les organisations locales et internationales, mais au milieu de la menace existentielle qui affecte les municipalités, ainsi que l’absence de la stabilité, la planification pour l'activité municipale est affaiblie et il est difficile de profiter de financement ciblant ces projets.

Allant jusqu'au nord, Ahmad El Mir, le président de l'union des municipalités de Wassat et Sahel El Qayteh dit que les municipalités atteignent le stade de la « honte » relativement à leur incapacité de couvrir les dépenses liées à l’élargissement de leur champ d'application, notamment en ce qui concerne la collecte des déchets. Les municipalités continuent à encaisser leur argent selon le taux de change de 1500 livres libanaises, alors que le taux de change du dollar américain au marché noir est de 100000 livres libanaises et les municipalités de notre union manquent d’autres ressources.

El Mir mentionne l’exemple du village Burj El Arab qui a reçu 225 millions de livres libanaises au profit de la municipalité, qui en fait a besoin de 3500 dollars américains par mois pour la collecte des déchets.   Le montant dépasse les 30000 dollars américains échelonné sur 10 mois. La municipalité n’a pas les moyens, « le chef de la municipalité demande de l’argent des personnes pour couvrir ces frais. » Selon El Mir, les municipalités faisant partie de son union ne reçoivent aucun don provenant des habitants, mais les habitants sont soumis à la pression pour apporter une aide, même à un petit pourcentage. » Et les habitants n’ont pas toujours les moyens. Je connais certaines personnes dans les villages qui reçoivent la charité, donc comment peuvent-ils aider la municipalité ?  

Dans les zones rurales qui tombent dans l’union des municipalités d’El Qayteh, il n’existe pas des grandes institutions commerciales qui couvrent  le décalage des dépenses de la municipalité, tandis que les habitants  ne peuvent pas seuls compenser ce décalage. Selon El Mir, la municipalité n’a pas encore augmenté les frais de collecte puisque les personnes concernées au sein du ministère de l’intérieur ne se sont pas encore mis d’accord. Toutefois, « on fait face à un problème complexe » dit El Mir. Plusieurs chefs de municipalités attendent patiemment pour que les élections municipales se déroulent pour finir de la tâche qui leur a été confiée, puisqu’ils ne parviennent pas à fournir le minimum d’activités municipales pour leurs habitants dans le cadre de la crise actuelle. 

 

L’aide aux municipalités a été menée par des projets dans le domaine de l’énergie et de l’eau

La coopération entre les municipalités, les organisations internationales et les associations locales n’est pas nouvelle. Mais avec l’aggravation de la crise, la nature de la coopération, de l’assistance et des projets fournis par ces institutions aux municipalités a changé.

Nabil Mouawad, un directeur général dans une institution locale active au Liban dit : « depuis le début de la crise, les projets visent à fournir les ressources énergétiques aux foyers, aux municipalités, aux écoles, aux dispensaires et aux hôpitaux gouvernementaux, puisque l’énergie était notre priorité, » reposant sur plusieurs demandes présentées par les municipalités à l’institution afin d’assurer les ressources énergétiques. L’institution répond à cette demande en effectuant des projets liés aux ressources énergétiques qui fournissent de l’énergie solaire en parallèle avec le générateur du village pour réduire la facture diesel. En outre, l’institution a fourni de l’énergie à un grand nombre de puits d’eau pour l’irrigation ou l’eau potable.

Dans le même contexte, Ezza Adra, la directrice exécutive dans une association active au Nord dit que l’association établit des partenariats avec les municipalités, tels que les municipalités d’El Minieh, Tripoli, Akkar, et El Danniyeh, etc. L’octroi de quatre salles préfabriquées à l’école publique d’Ilat à Akkar, est l’un des projets  qui ont été offert par l’association depuis le début de la crise. Les salles ont été équipées de tous les éléments nécessaires, notamment de l’énergie solaire en complément de l’instauration des terrains de jeux aux écoles.

En plus, l’association a présenté un projet, en collaboration avec la municipalité du Tripoli, visant à établir une régie des eaux dans les municipalités du Tripoli, Zgharta et Koura. Ce projet attend actuellement les résultats des négociations avec les donateurs. 

 

Les municipalités surmontent la crise « avec succès »

Malgré l’aggravation de la crise, certaines municipalités ont devenu un exemple succédant à surmonter la crise chacune à leur façon, même si leur situation est imparfaite, mais elle est sûrement meilleure que beaucoup d’autres municipalités. 

Charles Ghafari, le chef de la municipalité de Damour dit que la situation financière des habitants de Damour est périlleuse. C’est pourquoi que « nous comptons sur les institutions commerciales et touristiques dans le village pour assurer les ressources de la municipalité. »

En même temps, la municipalité  communique avec les instituions donatrices internationales qui l’ont aidée dans de nombreux projets de développement à Damour. La municipalité a aussi amélioré le réseau d’irrigation et d’eau potable à Damour. Les organisations internationales ont soutenu la municipalité en lui fournissant de l’énergie solaire pour assurer l’approvisionnement en eau potable. Tous les projets ont débutés et livrés après la crise économique qui a affecté le Liban en 2019, selon Ghafari. Afin d’augmenter les ressources de la municipalité, elle a organisé un festival d’été pour gagner certains revenus. La municipalité a récemment profité de ce festival pour entretenir le terrain du jeu municipal. La municipalité se recourt à telle coopération et reçoit le soutien des organisations internationales en raison de l’absence d’un grand nombre des institutions industrielles et commerciales et d’un secteur privé actif qui peut soutenir la municipalité, à l’exception de certains projets touristiques qui aident autant que possible. 

Wissam Zaarour, le chef de la municipalité de Jbeil déclare que la municipalité coopère avec le secteur privé pour répondre aux différents besoins, qu’il s’agisse de fournir un éclairage solaire aux magasins commerciaux ou de collecter les déchets, en particulier dans la zone archéologique. La municipalité communique directement avec les investisseurs, les institutions commerciales et les expatriés pour qu’ils soutiennent la municipalité avec des fresh dollars.   

En plus, la municipalité coopère cette année avec les propriétaires de boîtes de nuit et des restaurants pour l’aider à assurer le nettoyage et la sécurité durant la nuit, à trouver des employés municipaux supplémentaires et à leur offrir un salaire minimum pour qu’ils continuent à exercer leurs fonctions. Le secteur privé s’occupe également de l’organisation et du soutien des festivals qui se tiennent dans la ville afin de générer des revenus pour la municipalité. La municipalité a exécuté tous les projets en coopération avec des organisations étrangères au milieu de la crise, surtout au niveau de l’éclairage de la ville.

Les municipalités susmentionnées sont des exemples qui reflètent la situation au Liban en général, alors que la coopération entre les municipalités, les organisations internationales et les associations locales, n’est pas nouvelle. La nature de la coopération et de l'assistance fournie par ces institutions a changé avec l'aggravation de la crise. Les municipalités se concentrent sur la sécurité des ressources en eau et en électricité à travers de certains projets, tels que les installations solaires dans les différentes municipalités et l’offre de l’énergie pour l'approvisionnement en eau. Les efforts collectifs des organisations et des institutions internationales et locales sont certainement nécessaires pour réduire la gravité de la crise et rendre les municipalités libanaises résilientes.  

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